En Afrique du Sud, des inondations dévastatrices causent la mort de plus de 260 personnes

En Afrique du Sud, des inondations dévastatrices causent la mort de plus de 260 personnes

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© RAJESH JANTILAL / AFP

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Par Emma Couffin

Publié le

Les précipitations ont atteint un niveau jamais enregistré depuis plus de soixante ans dans cette région.

Les inondations dévastatrices en Afrique du Sud, les pires de l’histoire du pays, ont fait près de 260 morts et constituent une “catastrophe aux proportions énormes”, selon le président Cyril Ramaphosa, en déplacement mercredi à Durban (est), épicentre des intempéries.

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“Le nombre confirmé de personnes ayant péri dans cette catastrophe est de 259 à travers la province”, a déclaré à l’AFP Nonala Ndlovu, porte-parole du bureau de gestion des catastrophes de la province du Kwazulu-Natal (KZN). Les autorités locales ont déclaré faire face à un afflux de corps dans les morgues.

Des précipitations dévastatrices

Des précipitations record ont atteint le week-end dernier un niveau jamais enregistré depuis plus de soixante ans dans cette région ouverte sur l’océan Indien. Elles ont laissé derrière elles des paysages dévastés. “Les ponts et les routes se sont effondrés. Des gens sont morts. Notre peuple est blessé. C’est une catastrophe aux proportions énormes”, a déclaré le chef de l’État.

À certains endroits autour de Durban, les glissements de terrain ont laissé des brèches géantes dans la terre comme fendue par les torrents d’eau. Des dizaines de personnes sont portées disparues, les secouristes ont décrit “un cauchemar”. Les autorités locales réclament que l’état de catastrophe naturel soit déclaré.

Lors de sa visite, M. Ramaphosa s’est rendu auprès de familles endeuillées. À Clermont, une banlieue pauvre de Durban, il a promis l’aide du gouvernement à un père de famille qui a perdu ses quatre enfants, ensevelis dans l’effondrement d’un pan de leur maison. Les mains jointes, l’homme a raconté au chef de l’État l’eau qui monte au milieu de la nuit, l’électricité coupée, ses enfants endormis dans une autre pièce et qu’il n’a pas réussi à sauver.

Les pluies devraient lentement diminuer dans la soirée, selon les météorologues. Cette région, qui a connu des destructions massives lors d’une vague sans précédent d’émeutes et de pillages en juillet, enregistrait déjà moins de précipitations.

Des milliers de maisons détruites, 140 écoles impactées

L’armée a été mobilisée pour apporter un soutien aérien pendant les évacuations. Des milliers de maisons ont été détruites, au moins 140 écoles ont été touchées, selon les autorités locales. Certaines écoles ont ouvert leurs portes mais les bancs sont majoritairement restés vides. À l’école primaire de la banlieue noire d’Inanda, seuls deux élèves sur 48 se sont présentés.

“En 48 heures, il est tombé plus de 450 mm d’eau dans certaines zones”, a déclaré à l’AFP Dipuo Tawana, prévisionniste à l’institut météorologique national. Les spécialistes ont comparé le niveau des précipitations à celui “normalement associé aux cyclones”.

Depuis plusieurs jours, les principaux axes routiers sont submergés par une mélasse brunâtre, sur laquelle flottent les panneaux et les feux de signalisation. Des montagnes de branches, bouteilles et déchets ont été charriées sur les plages de Durban habituellement prisées des touristes et des familles.

L’activité portuaire a été suspendue, des conteneurs ont été emportés par les eaux. Des pillages ont été signalés. Les fortes précipitations ont aussi entraîné des coupures d’électricité et perturbé l’approvisionnement en eau. Les liaisons ferroviaires ont été suspendues et les habitants appelés à éviter tout déplacement.

“Nous savons que c’est le changement climatique qui s’aggrave, on est passé de tempêtes extrêmes en 2017 à des inondations supposées record en 2019 mais clairement dépassées aujourd’hui en 2022”, a mis en garde Mary Galvin, professeur d’études du développement à l’université de Johannesburg.

En 2019, des inondations dans la région et la province voisine du Cap-Oriental avaient déjà fait 70 morts et dévasté plusieurs villages côtiers dans des coulées de boue.

Konbini news avec AFP