Féminicide d’Épinay-sur-Seine : le compagnon, qui sortait de prison pour violences, présenté à un juge

Féminicide d’Épinay-sur-Seine : le compagnon, qui sortait de prison pour violences, présenté à un juge

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Marche organisée par le collectif Nous Toutes, le 23/11/2021 à Paris. © Nicolas Portnoi / Hans Lucas via Reuters Connect

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Par Astrid Van Laer

Publié le

Le mis en cause sortait de prison pour des violences et des menaces sur sa compagne, qui disposait d’un téléphone grave danger.

L’homme qui a tué à coups de couteau sa compagne au pied de son immeuble vendredi à Épinay-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, devait être présenté dimanche dans la soirée à la justice en vue d’une mise en examen pour meurtre, a annoncé le parquet de Bobigny.

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Le mis en cause, âgé de 51 ans, a reconnu “globalement les faits”, a précisé le parquet dans un communiqué. Il venait de sortir de prison pour des violences commises sur sa femme et a indiqué être venu l’attendre “pour discuter et récupérer des documents et effets personnels”. Il “affirme être venu sans intention” de la tuer mais a “acheté un couteau de cuisine avant de venir sur place”, détaille le parquet.

La victime rentrait chez elle vers 19 h 45 lorsque son compagnon lui a assené plusieurs coups de couteau. Son décès a été constaté une heure après. Un couteau avait été retrouvé dans un buisson à proximité. Le compagnon s’était rendu le soir même au commissariat et avait été placé en garde à vue.

En parallèle à l’enquête, “une analyse précise est entreprise sur les raisons pour lesquelles ce drame a pu se produire, en dépit des dispositifs”, ajoute le procureur de Bobigny Éric Mathais.

La victime avait déclenché son téléphone grave danger le 5 octobre

L’auteur des faits avait été condamné le 25 juillet à un an d’emprisonnement, dont six mois ferme, pour des violences et des menaces commises sur sa compagne le 7 juin. Depuis juillet, cette femme disposait d’un téléphone grave danger. Mais vendredi, l’appareil a été retrouvé à son domicile.

Cet appareil portable dispose d’une touche “raccourci” préprogrammée, permettant à la victime en grave danger de joindre un service de téléassistance, accessible 24 heures/24. Ce dernier est chargé de solliciter rapidement l’intervention des forces de l’ordre par un canal dédié.

La victime avait déclenché son téléphone grave danger le 5 octobre, quand l’homme s’était trouvé en bas de chez elle. Une partie du sursis du quinquagénaire avait alors été révoquée et il était retourné en prison. Il avait finalement été libéré le 17 novembre.

Les deux filles du couple, âgées de 5 et 14 ans, ont été prises en charge par le protocole féminicide mis en place en Seine-Saint-Denis. Ce protocole prévoit d’abord un soutien psychologique à l’hôpital pendant quelques jours puis leur placement.

Selon un récent bilan du ministère de l’Intérieur, 146 femmes ont été victimes de féminicides, c’est-à-dire tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2019, et 102 en 2020. Le 26 novembre, le collectif Féminicides par compagnon ou ex a fait état sur Facebook des 104 féminicides de l’année 2021 en France, selon son bilan.

Konbini news avec AFP