Pourquoi les sages-femmes ne se sentent pas reconnues dans leur profession ?

Pourquoi les sages-femmes ne se sentent pas reconnues dans leur profession ?

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Par Marion Guillot

Publié le

Conditions de travail difficiles, manque de moyens et d’effectifs… Autant de difficultés amenant à plusieurs mouvements de grève.

Comment mettre au monde des enfants dans de bonnes conditions lorsqu’on manque de moyens ? Sage-femme, Élise revient sur les difficultés persistantes au sein de l’hôpital, nuisant au bon déroulement de la profession. Son métier résulte d’une passion pour elle, et sûrement pour bien d’autres. Malheureusement, les nombreuses carences au sein des hôpitaux mettent à mal le bon déroulement des naissances.

Cela commence par un manque cruel d’effectifs : il y a 23 000 sages-femmes en France, et ce n’est pas assez. L’idéal serait une sage-femme pour une patiente, ce qui est très loin d’être le cas. La maltraitance fait partie des conséquences dues aux faibles effectifs, ce que déplore Élise : “C’est la réalité, je suis maltraitante malgré moi envers mes patientes parce que je n’ai pas le temps de les accompagner.”

Aussi, l’absence de moyens financiers a pour effet une prise de risques lors des naissances. Les sages-femmes doivent travailler avec des tables d’accouchement non adaptées et vieillissantes, ou encore faire face au manque de capteurs monitoring permettant de surveiller le rythme cardiaque des bébés…

Des répercussions évidentes sur la charge mentale dans ce métier, pourtant essentiel. Les sages-femmes se sont unies pour faire entendre leurs revendications. “Après cinq ans d’études, gagner 1 800 euros net par mois, ce n’est pas possible. Avec des nuits, des jours fériés, des week-ends”, relate Élise.

Les sages-femmes souhaitent également la création d’une sixième année d’études pour améliorer le bien-être des étudiantes, car “aujourd’hui, sept étudiantes sur dix présentent des symptômes dépressifs”, regrette Élise. En un mois, les sages-femmes ont fait grève trois fois. “On mérite plus en tant que sage-femme, je n’ai pas honte de le dire.”