En 2017, Amin a postulé à une offre d’emploi pour devenir vendeur en téléphonie mobile. Après un premier entretien téléphonique réussi, la recruteuse lui a proposé de passer un entretien physique, très convaincant lui aussi. Néanmoins, à la fin de l’entretien, elle a évoqué un “petit souci” : la barbe d’Amin.
Le lendemain, Amin a été recontacté par cette personne et a enregistré l’appel : “C’est bien ce que je vous ai dit hier, ce qui pose souci c’est la barbichette.” Les qualités professionnelles d’Amin n’ont, à aucun moment, été remises en question par la recruteuse qui a même affirmé rechercher des gens comme lui. Discrimination à l’embauche en raison de ses convictions religieuses et/ou de son apparence physique ?
La plainte qu’Amin a déposée a été classée sans suite en mai 2018 en raison de preuves insuffisantes, malgré l’enregistrement téléphonique transmis. Dans un avis du 3 juillet 2019, le Défenseur des droits a estimé que “l’exigence posée [par le recruteur] non de raser mais d’avoir une barbe taillée et soignée n’apparaît pas […] comme une mesure discriminatoire fondée sur l’apparence physique qui serait en lien avec votre origine et/ou votre religion.”
Amin reste convaincu du contraire. Pour lui, “un Arabe qui porte une barbe est catalogué comme terroriste et ça fait peur aux gens”.